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 Philo

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Kela
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Kela


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MessageSujet: Philo   Philo EmptyMer 4 Nov - 15:59

INTRODUCTION ;

Le texte que nous allons étudier est un extrait de Nouveaux essais sur l'entendement humain écrit par Leibniz. Au travers de cet extrait le philosophe allemand aborde le sujet de l'inconscient et de son existence, et de fait de la conscience et de ses limites. Il parle ici des pensées involontaires, au sens des pensées qui ne dépendent pas de notre volonté, qui semblent échapper à notre maîtrise. Leibniz s’oppose ainsi radicalement à toute philosophie qui affirme que toutes nos pensées sont véritablement en notre pouvoir. En s’opposant ainsi à cette tradition, il va remettre en cause la toute maîtrise de l’homme sur lui-même.
Dans une première partie de son texte, Leibniz parle des pensées involontaires, il commence par souligner la double origine de ces pensées : le dehors et le dedans. Il va ainsi montrer qu'il y a une activité de la pensée qui n’est pas nécessairement claire à la conscience.
A partir de là on peut se poser la question de savoir si nos pensées sont pleinement conscientes ou si elles échappent parfois à notre maîtrise. Leibniz n'est il pas en train de préfigurer la notion d'inconscient développé par Freud ?
Dans un premier temps, nous aborderons le début de l'extrait et nous étudierons ces pensées involontaires qui nous viennent. Puis nous nous attacherons à leur sens et à leur origine. Enfin nous verrons les limites de la maîtrise de l'homme sur lui même.

DEVELOPPEMENT ;

Nous nous croyons facilement maître de nos pensées dans le sens que rien n'est plus à nous. Pourtant il nous vient des « pensées involontaires », ce qui posent une nouvelle question. Mais il paraît pourtant impossible de décider de penser à quelque chose sans y penser avant.
L'extrait de cet essai de Leibniz commence par la phrase suivante : « Il nous vient des pensées involontaires, en partie de dehors par les objets qui frappent nos sens, et en partie au-dedans à cause des impressions (souvent insensibles) qui restent des perceptions précédentes qui continuent leur actions et qui se mêlent avec ce qui vient de nouveau. » La notion de pensée est ici à prendre au sens large, en tant qu'images, idées, comme des états de consciences qui sont involontaires. Leibniz oppose directement deux notions, le « dehors » et le « dedans ». Les pensées venant de dehors sont celles ayant pour origine l'extérieur, car nous sommes dépendants de ce dernier, et le dedans qui désigne la conscience immédiate, notre subjectivité, il s’agit de reste, de traces de perceptions passées. Nos impressions sont les conséquences d'un objet extérieur, les souvenirs qu'il nous en restent, qui sont encore présents dans notre conscience. Ces objets sont nécessairement indépendants de nous et manifestent leur présence en « frappant nos sens ». Mais les conséquences des manifestations de ces objets ne se limitent pas à un enregistrement du réel par nos sens. Leibniz aborde ainsi le sujet des « perceptions », il discerne les perceptions conscientes, aperçues par la conscience, et les perceptions insensibles qui n'apparaissent pas, qui restent présentes et qui se mélangent avec de nouvelles perceptions. Ainsi nous sommes passifs face à ce phénomène, nous n'en avons ni conscience, ni maîtrise. L'activité de notre pensée ne serait pas sous l'entier contrôle de nous même. En effet, il nous est déjà arrivé par exemple d'avoir soudain honte d'une pensée qui nous est venue sans que nous l'ayons voulue. Il y aurait de plus une action de ces perceptions qui continue sans que nous en ayons nécessairement conscience. Cette association d'impressions, qui ne meurt pas tout à fait tout en devenant inconsciente explique aussi les associations d'idées que nous pouvons et qui échappent à toute logique.
Leibniz et Freud partent ainsi du même constat, on ne peut pas rassemble le psychisme dans la seule vie consciente.

Comme le précise Leibniz, « nous sommes passifs » en ce qui concerne une partie de ce qui se passe en nous même. Il y a en effet une activité par rapport à laquelle nous sommes inerte. Par exemple dans les songes, le fait de rêver échappe complètement à notre contrôle. Des images nous viennent à l'esprit « sans être appelées ». Mais l'on rêve lorsqu'on est endormit et l'on considère que les pensées volent comme des fantômes évanescents et vont où elles veulent. De ce fait on pourrait croire que cette activité est insignifiante et opposé l'état de veille à l'état de rêve. Mais Leibniz fait le rapport entre les deux. Lorsque nous sommes dans l'état de veille, c'est à dire que l'on est réveillé et que la conscience devrait commander nos pensées, il nous arrive pourtant de penser, par exemple lorsqu'on travaille, à une image incongrue qui peut nous scandalisée. Ces pensées volantes qui échappent à notre conscience et à notre contrôle peuvent révéler une part de nous même que nous ignorions. En faisant référence aux « gens de bien », Leibniz fait discrètement allusion aux phantasmes sexuels. Ces personnes là pourraient légitimement se penser en règle avec eux même, mais ces fliegende Gedanken viennent pointer du doigts des désirs jusque là ignorer et qui peuvent provoquer un sentiment de honte et de remord. On peut dès lors se demander si ces pensées involontaires ne sont pas les marques d'une perversité de fond que ne pourrait effacer une bonne conduite et la morale. Et comme le fait remarquer avec ironie Leibniz, voilà du travail pour les casuistes et les directeurs de consciences. Les premiers sont ceux qui ont pour mission d'appliquer les règles morales, de trancher lorsqu'il y a cas de consciences. Les seconds sont ceux qui dirigent les fidèles d'une religion, qui les écoutent, les conseillent. Ainsi la casuistique est le domaine de la théologie qui traite les cas de consciences et les intentions des actes. Mais ceux ci ne sont plus clairs dès lors on assimile la notion de ces « pensées volantes ». Et d'où viennent ces pensées qui surgissent et nous choquent, soit parce qu'elles sont incongrues ou voluptueuses ? Cela nous emmène à l'idée d'inconscient et au rapprochement entre Leibniz et Freud. Ce dernier définira bien plus tard les notions d'inconscient, mais au travers du discours de Leibniz, on peut distinguer des prémices de la théologie freudienne, comme le fait que nous ne soyons pas totalement maître de nous même, dans le cas présent, de nos pensées. Et si nous sommes inconscients de ces idées, faut il alors supprimer l'idée de morale en nous délestant de la charge de la responsabilité de nos pensées?

Survient alors la métaphore de la lanterne magique. Elle projette sur le mur des figures multiples dont l'origine n'apparaît pas à celui qui ne peut voir que ces figures. C'est ainsi un mécanisme qui se déroule sans lui, sans nous. Quelque chose de caché qui renvoi de nouveau à notre passivité. La conscience se fait dans cette métaphore spectatrice d'elle même, on s'aperçoit que notre vie intérieure est d'autant plus riche que le monde extérieur, par nos histoires, nos expériences, nos impressions passées. Les figures sur la muraille sont le reflet de nous même que nous observons. Voilà une nouvelle limite de la maîtrise de l'homme sur lui même, il n'a ici qu'un rôle de spectateur.
C'est dans la dernière phrase du texte que nous trouvons la réponse à notre précédente question, à savoir si l'existence de ces « pensées volantes » qui nous échappent pouvaient servir d'excuse contre ce que nous guide la morale. Le « mais » introduit une restriction capitale pour Leibniz. L'esprit est en effet capable de dire « halte-là » s'il prend conscience de ce qui arrive en lui. On peut pourtant se demander à quelle condition notre esprit dit « halte-là ». Lorsqu'il en prend conscience?
Ainsi, Leibniz défend l'idée selon laquelle l'esprit peut rester maître s'il le veut. Mais le « pour ainsi dire » introduit une limite au pouvoir de cet esprit, puisqu'il en serait pas toujours capable « d'arrêter » ces images.

CONCLUSION ;

Cet extrait a démontré que certaines de nos pensées pouvaient nous échapper, être hors de notre contrôle. Il faudrait donc nous détacher de nos propres pensées et en faire des objets de réflexion. Ainsi contrairement à Freud qui pense que l'inconscient constitue l'essentiel du psychisme avec l'image de l'iceberg, Leibniz défend le fait que l'esprit est libre de choisir librement ses sujets de réflexions et peut avoir un contrôle sur ses pensées. Avec la métaphore de la lanterne magique, les désirs qui sont en moi mais qui ne m'appartiennent pas ne sont que des ombres sur la muraille, et leur intérêt est d'enrichir ma vie psychique.
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MessageSujet: Re: Philo   Philo EmptySam 14 Nov - 18:21

Le texte que nous allons étudier est un extrait de Questions de philosophie morale sur la morale et notre vie avec notre « moi même » écrit par Hannah Arendt. Au travers de cet extrait la philosophe allemande aborde le sujet de la morale et de la conscience, et de fait de la connaissance de nous même. Elle parle ici de ce du rapport à soi et des fondements même de la morale chez l'homme . Arendt pose donc la question de la responsabilité de l'homme dans sa moralité et de sa capacité à l'être ou à ne pas l'être. Ainsi elle va mettre en évidence ce qu'elle appelle « la solitude » qui définit un mode d'existence ou nous mettons en œuvre les processus de notre pensées.
Dans une première partie de son texte, Arendt parle de la morale concernant la singularité de l'individu, elle commence par souligner que la morale dépend seulement de ce que je décide montrant ainsi le « vivre avec soie même ».
A partir de là on peut se poser la question de savoir ce qu'est ce vivre avec soie en s'interrogeant sur les processus de notre pensée. De cette question découle une réflexion sur l'état de solitude que définit Arendt.
Dans un premier temps, nous aborderons le début de l'extrait et nous étudierons ce qu'est la morale. Puis nous nous attacherons à ses origines et à la mise en relief du « moi même ». Enfin nous verrons la notion de solitude « positive ».


I) Morale, singularité, juste, injuste, me considérant


Notre singularité est ce qui nous caractérise des « autres », un caractère qui nous est singulier et qui nous définit en tant qu'individu. Nous sommes des individus partageant une même singularité qui est notre condition d'homme capable de penser, de conscience. Arendt parle dans ce texte de « l'individu dans sa singularité » et de sa capacité à devenir un être moral. Ainsi notre morale, c'est à dire également notre conduite, nous concerne dans le sens de notre réalisation à devenir un homme libre et moral. La morale répond à la question perpétuelle du « Que dois je faire ? » comme nous le précise Hannah Arendt dés le début du texte. C'est cette question qui nous pousse à trancher entre deux critères parfois difficiles à distinguer clairement que Arendt oppose, le juste et l'injuste. Cette limite entre justice et injustice * peut varier considérablement selon les individus et c'est en cela que réside le danger, le « mal extrême » qui est l'absence totale de toutes nos limites. Certains hommes ne font aucun discernement entre ces deux opposés. Il nous faut donc apporter une réponse à tous nos actes tout en renouvelant toujours cette question sans jamais croire à une réponse unique. La morale est notre obligation, voulue, intériorisée et acceptée, de conformer notre conduite, notre comportement à certaines valeurs ou limites comme il est dit dans le texte. Ce sont ces limites lorsqu'elles sont justement posées qui nous caractérisent en tant que personne et non comme un simple « être ». Être un simple être ou n'être personne dérive de notre « enracinement » par le passé comme le dit Arendt dans ses Questions de philosophie morale. En effet une personne doit trouver sa place dans le monde afin de pouvoir prendre part à sa propre vie. Nos racines se fondent par nos souvenirs, nos pensées et nous définissent tout au long de notre vie. Ainsi on acquiert la conscience de notre vie avec nous même. On doit donc trancher entre le bien, la justice, ce qu'on doit faire et le mal, l'injustice, ce que l'on ne doit pas faire afin de vivre avec nous même. C'est bien la question de notre volonté et de notre propre réalisation en tant qu'homme qui se pose. La morale est de toute façon nécessairement volontaire et c'est d'ailleurs dans cela que réside toutes sa difficulté puisque nos actions ne sont dues qu'à notre propre volonté. Ainsi la morale ne peut dépendre d'autrui, «  des us et coutumes » c'est à dire des mœurs qui nous entourent et la conduite morale codifiée par la société dans laquelle nous vivons. Les mœurs sont les usages, habitudes qui codifient la vie d'une communauté ou d'un pays. Nous partageons ces même us et coutumes mais cela ne doit pas pour autant guider notre morale. C'est de cet autrui et de cet « extérieur » avec lequel nous sommes en interaction que peuvent venir les limites imposées. Dés lors il nous faut acquérir une autonomie, c'est à dire une législation propre à la raison. En effet une action ne peut être véritablement morale si elle obéit à des mobiles sensibles extérieurs à notre raison propre. C'est cette liberté morale du sujet qui agit conformément à ce que lui dicte sa raison et non par simple obéissance à ses passions ou autres que me considère en tant qu'être moral. En effet dans son texte Arendt insiste bien sur le fait que la morale ne dépend « en dernière analyse » de l' « extérieur » ni même d'un « commandement » divin ou humain. Car au final la morale ne dépend que de nous même et notre constitution en tant que personnes « enracinées », établie dans le monde et dans notre « moi même ».


II) Vivre avec moi même, le conscient, la connaissance de moi, ce que je suis et ce que j'affirme être, juger, processus de pensées, me parler.

On peut également exprimer ces choses là par nos capacités à faire ou ne pas faire certains actes afin de vivre avec moi même. Ne pas faire quelque chose car on a la conscience, la conviction qu'après avoir fait ce geste, cette chose on ne pourra plus vivre avec nous même dans notre intégrité. Que notre propre personne se fracturera à la suite d'un événement non moral, c'est cela le risque, il faut donc avoir conscience de notre fragilité afin de préserver ce « vivre avec moi même ». La conscience peut se définir comme la connaissance qu'à l'homme de ses propres pensées, de ses sentiments, et de ses actes. On distingue deux conscience, celle spontanée qui renvoie à la simple présence de l'homme à lui même au moment où il pense, sent, agit et la conscience seconde qui est la capacité de faire retour sur ses pensées ou actions, et du coup de les analyser voire de les juger. Ce vivre-avec-moi même et d'ailleurs « davantage » que la simple conscience. Ce davantage exprime bien l'intensité et l'importance de cet vie avec nous même. Il est répété deux fois pour affirmer cette importance accrue par rapport dans un premier temps à la conscience et aussi à la connaissance directe de nous même. La conscience, par cette possibilité de retour en arrière sur elle même, est toujours également conscience de soi. Elle fait de l'homme un sujet capable penser le monde qui l'entoure et donc elle lui donne la capacité de se réaliser en tant qu'homme moral. Notre vie avec nous même dépasse cette conscience du monde qui nous entoure puisque l'on plonge dans une intériorité qui nous est propre et qui fonde notre être dans ses « racines » et fondements. Dans le texte d'Arendt, elle parle également de notre « connaissance directe de moi même qui m'accompagne dans tout ce que je fais et dans tout ce que j'affirme être». Cette compagne fidèle qu'est cette connaissance est primordiale puisqu'elle nous permet de savoir qui l'on est et ce que l'on fait. Être avec moi même signifie donc se trouver en harmonie avec son soi même et vivre en toutes connaissances de nous. Cette notion s'accompagne de pouvoir juger par moi même. Porter un jugement, c'est définir la faculté de juger quelqu'un ou quelque chose. Cette faculté rejoint notre morale puisqu'il est de notre devoir de définir ce que est juste et injuste. Nous sommes amenés à émettre des jugements constamment. Ils peuvent être dictés par autrui et donc nous être imposé par un régime strict et militaire ou bien être muris, réfléchis. Il s'agit de penser par soi même, et donc d'émettre un jugement. C'est d'ailleurs ce processus de pensée ou plus exactement ces processus que veut pointer Arendt dans le texte. Car la capacité d'être avec soi même et de juger par nous même « s'articulent et s'actualisent » dans ces processus. La notion d'articuler signifie la relation étroite comme deux os unis à une articulation entre deux ou plusieurs éléments. Cette notion est complétée par le mot « actualisent » qui signifie rendre actuel, c'est-à-dire de traduire par des actes, des actions. Ces deux expressions conjuguées nous amènent à nous interroger sur ces processus de pensées dont Arendt parle. Chaque processus apparaît comme une activité c'est à dire une opération humaine dirigée vers une finalité. Lors de ce processus, on se parle de ce qui se trouve nous concerner, ce qui a un rapport avec nous, ce qui nous touche. Dans ce processus nous développons un « mode d'existence » qui nous est interne. Ce processus peut faire défaut à certains hommes qui stagnent à la surface des évènements, en restant superficiel sans jamais pousser leurs pensées un peu plus profondément alors qu'ils en auraient la capacité.


III) Dialogue silencieux, mode d'existence, notion de solitude positive, mode d'être seul esseulement, isolement.

Arendt met en évidence un mode d'existence particulier centré sur notre intériorité ou nous prendrions le temps de dialoguer et de se parler nous même. Ce mode d'existence, elle le définit comme un « dialogue silencieux », c'est à dire comme un échange entre moi et moi grâce aux processus de pensées vues précédemment. En effet chaque processus est en fait un « dialogue » avec nous même, conscient ou inconscient. Par dialogue, Arendt entend le fait de discuter mais aussi de critiquer. C'est un écart de soi à soi qui vise pourtant une réconciliation s'exprimant par une décision, un acte. L'homme, parce qu'il est conscient semble capable non seulement de penser mais aussi de savoir qu'il pense . En ce sens, la conscience fait que l'homme est transparent à lui même, il sait ce qui se passe dans son âme et connait ses pensées bien que certaines lui échappent, l'inconscient. Dés lors, il est capable de dialoguer avec lui même. Arendt appelle ce mode d'existence « la solitude ». Cette notion qui porte une valeur bénéfique et positive et à différencier de la solitude comme l'état d'une personne seule, délaissée souvent vue comme un isolement contraint et un frein au développement de cette personne. Au contraire la solitude dont nous parle Arendt est un moteur de notre développement personnel et notamment en un être moral. Socrate qui voulait éduquer à ce dialogue silencieux enseignait comment penser et non pas quoi penser. Il y a une grande différence entre ses deux enseignements puisque l'un donne les réponses alors que l'autre apprend à les trouver. Cet enseignant voulait rendre meilleur les concitoyens. Et bien que la pensée ne soit pas un gage de bonté et de morale, elle est pourtant la marque de l'humanité d'un homme. Arendt différencie les différents mode d'être seul comme l'esseulement qui est le fait d'être délaisser, abandonner imposant ainsi une solitude forcée et l'isolement qui caractérise la séparation d'une personne avec les autres. C'est donc un mode de vie particulier qui n'est pas dans l'action mais dans une réflexion interne. La perte de cette solitude, de ce dialogue silencieux et de ces processus de pensées peut selon Arendt conduire à une perte de soi comme dans le cas Eichmann.


IV) Critique, ouverture.

Nous nous proposons d 'étudier le cas Eichmann à la suite de ce texte afin d'illustrer ce qu'elle nomme la « perte du soi qui constitue la personne. » En 1963, à l'occasion de procès du dirigeant nazi Eichmann, Hannah Arendt prend part aux discussions en publiant un livre sur cet homme sous-titrés «  Rapport sur la banalité du mal ». En effet la domination nazi aura vue l'apogée de cette banalisation du mal, dans son sens le plus atroce. En est la preuve même l'existence des camps de la mort tel Auschwitz. Ce procès juge non seulement un criminel ayant commis une crime contre l'humanité mais à plus grande échelle le mal nazi. De ce fait Arendt s'interroge sur la nature de cet homme et ce qui l'a conduit à devenir si monstrueux. A l'opposé de tout jugement préconçus, elle refuse de voir en l'accusé un tortionnaire déséquilibré et sadique se réfugiant derrière une pathologie pour expliquer ses actes. Elle le présente au contraire comme un fonctionnaire scrupuleux, animé par le seul soucis de faire son devoir sans se questionner sur ce devoir même. On peut se poser la question d'où proviendrait la cruauté d'Eichmann. La stupidité bureaucratique débouchant sur l'obéissance naturelle et consentante relèverait selon Arendt d'un vide de pensée. De notre point de vue, de quel autre raison pourrait provenir ce comportement ? Pourrait on penser et accepter en toute liberté et conscience de commettre de pareilles atrocité si l'on avait une once de pensée ? Ces considérations nous poussent à nous interroger sur le lien entre le mal et l'absence de pensée. Il ne fait pas de doute que la pensée n'est pas une garantie de bonté. Mais toutefois, l'activité pensante comme nous l'avons vue précédemment reste le seul fondement concevable de la conscience morale. Dans cette mesure on peut se demander l'origine de cette perte de pensée, est ce à cause de l'éducation ou seulement de nos propres choix ? Surement une origine complexe alliant les deux et bien plus encore.


A travers le texte d'Arendt, se pose la question de la morale et de mon moi-même. La question «  Que dois je faire faire ? » trouve donc une réponse. Je dois faire ce que je peux faire en continuant de vivre avec moi-même. En effet comme le dit Socrate, il vaut mieux être en désaccord avec le monde entier qu'avec moi même. Arendt le rejoint donc sur l'importance de ce moi-même qui passe même avant le monde entier. Cependant doit on vraiment ce couper ainsi su reste du monde ? Arendt est centré sur l'être seul et idéalise peut être la pensée de l'homme seul en évinçant la partie mauvaise présente dans chaque personne.
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